Dysplasie des hanches et dysplasie des coudes
Qu’est-ce que la dysplasie chez le chien ?
La dysplasie peut toucher des grands chiens comme par exemple le Labrador, le Golden Retriever, le Berger Allemand, le Bouvier Bernois ou le Rottweiler comme des petits chiens comme le Caniche, le Cocker, le Bulldog anglais, l’Epagneul Breton ou encore le Springer.
Il s’agit d’une anomalie de développement des articulations des hanches et des coudes. Une articulation peut être composée de deux ou plusieurs os, reliés par des ligaments, permettant certains mouvements. Les parties de ces os en contact sont nommées surfaces articulaires, elles ont des formes qui se correspondent, un peu comme une chaussure correspond à un pied afin de permettre les bons mouvements. Pour la dysplasie, le problème est que la surface articulaire n’est pas adaptée car un élément de l’articulation est modifié, ce qui change sa forme et son fonctionnement, la chaussure n’est plus adaptée au pied.
La dysplasie des hanches
Concernant la dysplasie des hanches (HD pour Hip Dysplasia), c’est l’articulation qui relie l’os de la cuisse (le fémur) au bassin.
Le bassin possède un creux dans lequel vient se poser la tête du fémur, tous deux sont reliés par un ligament.
On parle de dysplasie lorsque la tête du fémur ne va pas se nicher correctement dans cette cavité et qu’on observe un relâchement au niveau du ligament.
Ce qui ne permet plus au chien de s’appuyer correctement sur ses pattes arrière, il va donc compenser avec ces autres membres et finir par avoir mal aux pattes, aux genoux, à la hanche, au bassin et au dos.
Une articulation instable génère donc beaucoup de frottements et donc d’usure, ce qui provoque l’arthrose chez le chien. Le cartilage qui protège l’articulation s’use prématurément et ne se régénère pas.
La dysplasie des coudes
Pour la dysplasie des coudes (ED pour Elbow Dysplasia), c’est légèrement plus complexe. L’articulation est formée de 3 os, le radius et l’ulna (pattes avant du chien) qui s’articule avec l’humérus (épaule). Il peut y avoir plusieurs anomalies pour la dysplasie des coudes chez le chien :
- La non-union du processus anconé : l’ulna n’est pas rattaché correctement aux autres os.
- La fragmentation du processus coronoïde médical : fragment osseux qui s’est détaché de l’ulna et érode le cartilage de l’humérus.
- L’ostéochondrite dissécante : fragment de cartilage qui se détache de la surface articulaire de l’humérus provoquant une inflammation.
- L’incongruence du coude : les surfaces articulaires ne s’emboîtent pas correctement.
Quels sont les symptômes de la dysplasie ?
Les symptômes de la dysplasie peuvent apparaître très tôt.
On remarque chez les chiens atteints de dysplasie des hanches une difficulté à se lever, à sauter, à faire de l’exercice ou à monter des escaliers. On observe aussi des boiteries chez les chiens plus ou moins importante d’une ou des deux pattes arrière après une période de repos. Ce sont généralement des chiens qui vont courir en « saut de lapin », c’est-à-dire en bondissant sur les deux pattes arrière en même temps. Et bien sûr avec des douleurs plus ou moins sévères.
Pour la dysplasie des coudes, le diagnostic est plus difficile à établir, on pourra également noter une boiterie des pattes avant (1 ou 2 pattes) et des douleurs en flexion ou en extension.
Quelles sont les causes de la dysplasie chez le chien ?
La génétique
Cela vient généralement de la génétique, c’est pour cette raison que les éleveurs canins doivent faire des radios des hanches et des radios des coudes afin de détecter la dysplasie chez les futurs chiens reproducteurs à la fin de leur croissance, à 12 mois révolus, pour déterminer le stade de dysplasie du chien.
Les radios des hanches et les radios des coudes doivent être faites dans des conditions réglementées, le vétérinaire doit être habilité à faire des radios officielles, les radiographies du chien doivent être réalisées sous anesthésie générale et le chien doit être positionné correctement afin de faciliter la lecture et le diagnostic (pour éviter les mauvais diagnostics). Les radios du chien sont ensuite envoyées à l’UCFAS qui procède à la lecture et permettra de déterminer, entre autre critères, si le chien peut reproduire ou non.
Les radios permettent de définir cinq stades de dysplasie des hanches : A totalement indemne à B, C, D et E dysplasie sévère. Les chiens D et E ne sont pas autorisés à reproduire et un chien C ne peut reproduire qu’avec un chien A. Pour la dysplasie des coudes cela va de 0 à 3 : O pour l’absence totale d’arthrose, SL stade limite, 1 dysplasie légère, 2 dysplasie modérée et 3 dysplasie sévère.
Les éleveurs de chiens doivent donc être vigilent lors des reproductions entre les chiens, il est quand même important de souligner que, compte tenu de la complexité de la génétique, il arrive, même chez les éleveurs canins les plus consciencieux, de voir de temps à autre « surgir » un chien dysplasique au sein de lignées considérées comme « saines » depuis plusieurs générations.
Les facteurs environnementaux
La dysplasie peut également être provoquée ou aggravée si le chien est porteur des gênes, par des facteurs environnementaux tels qu’une mauvaise alimentation durant la croissance du chiot (surpoids ou alimentation déséquilibrée) ou des exercices trop violents ou intenses (escaliers, glissades…). Il est donc important de prendre des précautions lors de la première année de vie du chiot.
Il est également intéressant pour les propriétaires de procéder aux radios de leur compagnon à 4 pattes pour savoir s’il est atteint de dysplasie légère ou dysplasie sévère. Cela permettra, le cas échéant, de retarder l’apparition de l’arthrose chez le chien ou encore de savoir si on peut faire des sports canins avec son chien tels que l’agility, la traction (vélo, trotinettes…) ou le frisbee sans prendre de risque.
Quel traitement pour la dysplasie ?
Suite à la détection de la dysplasie, vous pourrez vous référer à votre vétérinaire qui vous donnera des conseils (alimentation équilibrée, exercices physiques adaptés…) et vous préconisera la meilleure solution selon les cas : traitements naturels (suppléments naturels), médicaux (anti-inflammatoire, compléments alimentaire, ostéopathie, acupuncture…), ou chirurgicaux (afin de retarder le développement de l’arthrose).
Source : osteopathechevauxchiens.com, et UCFAS.